Temps maussade sur Biarrtiz
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Rugby

Et oui, quand même, comment passer à côté, même si nos poilus sont tombés sur des embusqués d’outre manche ! Ils sont quand même agaçants ces rosbeefs et ce depuis la guerre de cent ans, damned !
Nos écrans, nos journaux, nos radios ont été envahis par les exploits de ces nouveaux gladiateurs que sont les joueurs de ce sport de voyous pratiqué parait-il par des gentlemen !
A quoi les reconnaît-on ces dieux du stade ? Sans doute à leur beauté naturelle sauvage et aux valeurs de fraternité qu’ils véhiculent surtout dans les troisièmes mi-temps destinées aux agapes* à base de produits de nos terroirs. Les musculeux poupons et leurs amis  partagent, en refaisant le match, les aliments communiels que sont le pain, le vin et les cochonnailles miraculeusement allégées par trois feuilles de salade. Un menu rugby et quand même différent d’un menu vélo (2 jours de poisson vapeur au centre Laurent Fignon au cours de notre conseil syndical annuel !) et s’appuie sur une gastronomie goûteuse et pittoresque où ‘le produit’ quoique travaillé, reste franc et honnête ; rien à voir avec de la junk food !
Ceux-là savent boire, manger, métamorphoser et éliminer. Des performances eupeptiques dont nous avons besoin pour avaler, déglutir et digérer notre prestation ratée.
Sans doute que le collectif n’était pas dopé et c’est tant mieux car les logiques que sont celles de la performance à tout prix, du chacun pour soi, de la ‘gagne’ par n’importe quel moyen conduisent à une ‘hubris’ suicidaire.
Et, malheureusement, on voit bien que cette spirale de la performance à tout prix ne concerne pas que le sport, elle gangrène la société entière. Désormais nous voilà assignés à cette implacable logique de la performance mesurable et tarifée dans le monde du travail, dans la culture, et en matière amoureuse !
Sommes-nous à la veille d’une explosion du dopage de masse ?
C’est ce que pense Anne Castot car les statistiques sont alarmantes. Jugez plutôt, le nombre de boîtes d’antidépresseurs vendues a bondi de 270% entre 1994 et 2004. Plus de 56% des étudiants avalent des cachetons pour améliorer leur performances intellectuelles. Et plus tabou, le dopage des salariés, encore méconnu deviendrait lui aussi une pratique sociétale accouchant de lourdes dérives : 30% des personnes qui travaillent ont besoin de se doper pour tenir au boulot* !
L’un des grands témoins* de cette bifurcation intellectuelle entre l’homme optimisé et l’homme dopé raconte comment depuis 2000 il a vu arriver en consultation des salariés lui avouant « Je ne suis pas toxico, mais je prends des produits ». Cette pharmacopée du surhomme est capable de grandes dérives selon les drogues, de la gélule de caféine aux amphétamines, à la mélatonine* et jusqu’à la cocaïne ! On est loin qu coup de rouquin dans nos campagnes et même de la bistouille chez les mineurs.
Il faut arrêter cette culture du « do it yourself ».
Bof, pourquoi s’alarmer, cela se passe ailleurs, pas dans notre maison. Euh ! Ben, euh, bof,  détrompons-nous car, il me semble bien avoir vu, avant ma retraite,  un nombre anormal de boites de médicaments dans un tiroir du bureau d’un collaborateur chef dont j’ai oublié le nom … va falloir que je me dope un peu car visiblement, l’âge commence à prendre le dessus.
A suivre …

PS : avec la collaboration de JC Guillebaud, C Debray, A .Pourillou-Journiac de Sud-Ouest.

 

 

Quant à nous, toujours person qui vient nous voir, c’est à croire que l’on a renverser du malodore* devant nos locaux syndicaux !

 

*une anecdote : à Lacq lors d’une grève à laquelle nous ne participions pas des éléments incontrôlés de certaines centrales irréfragables se sont laissés aller à briser les vitres du local et pour y balancer des flacons de mercaptans. La direction a du tout refaire  des moquettes aux tapisseries et cela à puer pendant bien 3 semaines. Sans doute une bêtise collatérale !
(malodore : produit malodorant employé dans une bonne ville de France pour chasser les SDF).

*agapes = amour, amitié au sens étymologique du mot grec ‘agapé’.
*junk food = nourriture sauvage, appréhendée au hasard des besoins.
*Anne Castot = responsable du département surveillance des risques et usages du médicament à l’Afssaps.
*hubris = démesure selon les philosophes grecs.
*30% = sondage effectué en 2000 et 2001 sur 2.106 toulousains et paru la revue médicale « Thérapie » en avril 2005.
*témoin = Michel Hautefeuille, psychiatre au centre médical de Marmottan à Paris. Auteur de « Drogues à la carte » Payot 2002.
*mélatonine = antre autre utilisée par les militaires pour rester éveillé pendant 72 heures.
*Afssaps = Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé.

 

  Le Cyclone DEAN devient un OURAGAN