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Les mondes de François Mitterrand

Au temps du Boeuf sur le toit

Le Boeuf

Boeufs !!


J’ai lu et relu le document « AVAS et SICTAME » qui nous informe sur la transmutation1 inversée, or/plomb et, je vous le concède, cela m’a fait un effet boeuf !

J’imagine assez bien la Direction alchimiste, tenant dans une main un livre aux pages couvertes de formules magiques (probablement le règlement intérieur ou une quelconque charte du bien savoir, du bien faire ou de l’éthique machin truc, machin chose) et de l’autre une lourde cuiller en fer (la férule, la discipline), penchée sur le chaudron intersyndical dans lequel bouillonnent des idées interlopes.

Sommes-nous au Moyen-Âge ? Mais non, en 2007, dans les étages stratégiques de la Tour Coupole. Dantesque, non ? Le Général nous prenait pour des veaux, la Direction nous prend pour des boeufs !

Cherche-t-elle la pierre philosophale dans le chaudron ?
Mais non, elle n’espère qu’une chose : qu’en remuant le bouillon du chaudron, certains durs à cuire soient ramollis, voire bouillis et neutralisés … comme un ‘touille boeuf’ !

Bien que n’étant pas maître queux, et bien que la cuisine d’outre-channel ne soit pas ma tasse de thé, je pourrais prodiguer quelques idées en la matière à nos cuisiniers directeurs pour améliorer le brouet : pour changer de mixture, je conseille l’excellente soupe anglaise qu’est "l’ox tail soup", à base de queue de boeuf, ou, plus roboratif, la langue de boeuf qui ne manque pas de piquant, puis un coeur de boeuf, salade un peu vigoureuse, et puis des cerises coeur de boeuf un peu fermes. Ca ne vaut pas une bonne bouffe au "Boeuf sur le toit", mais avec le pognon perdu il faut avoir des goûts adaptés !

Entrevue par l’oeil de boeuf de la cambuse, cette tambouille électorale inquiète quand même, sans se faire un sang de boeuf, les adhérents au FCPE.

Car, sans paraître lourde comme un boeuf, la direction est quand même forte comme un boeuf car, bien qu’il y ait comme une certaine complicité entre l’attelage et le bouvier (certes moindre qu’entre l’éléphant et son cornac), elle sait bien aiguillonner ! Moi qui suis de la cambrousse et qui ai vu travailler les attelages de boeufs de trait sous l’aiguillon, je vous affirme qu’ils vont là où vous avez envie qu’ils aillent ! Aucun charisme, ces foutus boeufs !

C’est sans doute pour cela que, bien qu’ayant vanté les qualités gustatives du boeuf d’Aquitaine, admiré le boeuf gras promené en grande pompe pendant les trois derniers jours de Carnaval et compati devant son écorché peint par Rembrandt, je préfère le taureau, animal bien armé, vrai mâle, fier et noble.

La grenouille veut-elle ressembler au boeuf ? Le boeuf veut-il redevenir taureau ? Pour les boeufs, il est avéré qu’ils aiment entrer en contact avec les taureaux, pourquoi ?

  • Pour les dominer ? Il est vrai qu’au ‘campo’ ou dans l’arène, les ‘toros’, sont encadrés avec des boeufs (‘cabestros’) pour les diriger là où le majoral veut,
  • Pour les ambitionner ? Mais ce voisinage n’est pas sans risque, si l’on croit Hubert Védrines2 tant il est vrai que « Le pouvoir rend fou. Mais il rend fou non pas tant ceux qui l’exercent que ceux qui entrenten contact avec les hommes de pouvoir. »

Bon, allez, passons ça ne vaut pas le coup de faire un boeuf, mais il faudrait arrêter de faire des boulettes … de boeuf !

Pour terminer provisoirement ce léger délire ‘éditorialesque’, j’espère ne pas mettre la charrue avant les boeufs en imaginant que le frichti va s’améliorer avec le nouveau chef de cuisine ; quoique, si les marmitons, et surtout les gâte-sauces, ne changent pas, il y a du mouron à se faire côté sauvegarde des intérêts des actionnaires salariés ou pensionnés…
Mais le SICTAME veille, à l’instar des ‘boeufs carottes’ de la Police !

1 Il faudra attendre 1919 pour que Lord Rutheford réalise la première transmutation de l’histoire en jouant à l’apprenti sorcier avec de l’azote qui, sous l’effet du rayonnement naturel du radium, disparaît en laissant à sa place de l’hydrogène et de l’oxygène.
2 Conseiller de François Mitterrand, Ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Jospin, lors de la cohabitation avec J Chirac.