Temps maussade sur Biarrtiz
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Un temps maussade

La période des vacances s’achique* en laissant derrière elle le souvenir d’un été chaotique et maussade.
La météo dépressive nous a valu un été pourri, du moins dans le sud-ouest, et comme ont dit certains vacanciers, difficile de prendre son pied. Ah, les ‘pauvres’, ils n’ont pas su s’adapter à ce temps de cagouilles car question de pieds, une visite à la ferme hélicicole aux fins fonds de la pinière s’imposait. Là, que des pieds de gastéropodes à la chair tendre et parfumée, un régal hélas troublé par le baveux du jour qui en plus de la météo, les informait de la turbulence boursière : le CAC était dans la panade, le Footsie dans la purée de pois, le Dax embourbé, le Dow Jones dans le ketchup  et la Nasdaq en pleine jaunisse.

Triste été où il en va de la bourse comme de la météo, si les deux sont au beau fixe nous exultons, si les situations se gâtent, nous déprimons !

Enfin, égoïstement nous somme globalement satisfait de la tenue des actions TOTAL mais, l’orage financier qui a secoué les marchés boursiers fait que les indicateurs ont encore des spasmes à tel point que l’indicateur annal de croissance en France sera d’après les instituts de sondage en deçà des 2.25 ou 2.50 prévus. Ce qui veut dire que l’emploi ne sera guère à la hausse et que les discussions pour recaler les retraites en 2008 seront âpres.
Ras le bol quand même car tous les jours nous voici implicitement obligés de partager les tendances  de la météo et les humeurs roses ou noires des agioteurs, boursicoteurs, actionnaires grands ou petits en laissant comme toujours les traders au secret dans l’ombre de leurs bureaux climatisés.

Et encore, heureusement qu’il n’y a pas eu d’emballement car en matière boursière  si le réflexe d’imitations réciproques s’exacerbe cela implique que tous les porteurs d’actions choisiront de vendre, plutôt que d’acheter. La conséquence immédiate est l’effondrement continu des cours qui embrasera toutes les places boursières. Pour conjurer ce risque, il faut dons parvenir à convaincre individuellement les actionnaires, de par le monde, de ne plus suivre le mouvement de foule. Si quelques uns résistent à la panique, de proche en proche, ils réussiront à renverser le mouvement. Ils auront retrouvé confiance, ils auront vaincus la panique (d’après l’économiste Jean Pierre Dupuy, professeur à l’école Polytechnique).

Les ‘subprimes*’ ne sont quand même cause de tous les maux,  mais il est vrai que la Bourse fonctionne au rebours de la logique de notre vraie vie. Hier c’était le choc pétrolier, avant-hier la crise du sucre, demain la crise du maïs ou de l’eau qui impactera sur la fabrication des biocarburants, allez savoir ? Les cours flambent avec obscénité quand le chômage s’aggrave, s’améliorent quand du licenciement de personnel sont annoncés et replongent dès qu’on embauche ! Où est la réalité économique dans de tels comportements même si derrière ces tendances il y a du concret : emploi, pouvoir d’achat, justice sociale, fiscalité, etc. ?
Et rien cet été pour nous redonner le moral, car sans tataouiner, voici quelques points listés à la Prévert :
-l’épreuve majeure de l’été, le Tour de France cycliste qui, nom d’un derrick part, à partir de Pau, en quenouille et se termine sans roi; heureusement que la petite reine est sauvée par le vèlib parisien,
-les moissons de céréales traditionnelles dans la France profonde, occultées par la moisson des hausses de prix,
-l’étrange lucarne qui en temps de pluie n’arrive plus à distraire le quidam fana des reality-show et qui passe un été coincés entre des arrières trains et des trains de mesures du gouvernement,
-le défilé du 14 juillet qui n’est plus ce qu’il était,
-la grande toile qui n’arrête pas d’être barrée de crêpes mortuaires,
-un ancien meilleur  économiste de France qui se barre et un Premier qui rend son dernier souffle,
-une ourse slovène qui se fait ratiboiser en quittant sa montagne de déportation et qui, n’étant pas un ‘ursus pyreniasis’* pur sang, a peut être stressé dans les Pyrénées, 
-des alertes météo à n’en plus finir et l’ouragan DEAN qui nous prive d’une partie de nos excellentes bananes antillaises,
-la reine Christine qui court après une médaille (tant pis car j’ai un faible pour elle),
-et depuis peu le ‘sarco imperator’* qui va être mondialisé.
-and so one ….

Avant de vous quitter, je voudrais revenir, sans faire vibrer la corde émotionnelle,  sur le fait de retrouver la confiance en quelqu’un ou en quelque chose car un événement récent qui s’est produit dans notre maison m’indispose vraiment. J’avais, il y a quelques années, demandé à ce que les commissions paritaires du statut du mineur puissent être adaptées afin que n’importe quel collaborateur puisse y faire appel pour tel ou tel problèmes. J’ai essuyé un refus cinglant ! Sans doute pensait-il que le syndicat voulait abrier quelques scandales à venir à moins qu’il ait cru voir une démarche révolutionnaire dans cette proposition ? J’étais pourtant à cent lieues de « l’Agit-prop » ! Tant pis, mais présentement cette instance paritaire elle aurait servi à quelque chose : faire la clarté !

De tout cela, j’incline à croire qu’avant, nous étions trop gâtés, alors, en attendant un été meilleur, j’ai du,   pour supporter cette météo décalée, évoluer en animal païkilotherme et siroter un petit cordial sans alcool, décoction  à base des feuilles décussées de menthe qui semblent m’offrir leur corolle en forme de lèvres pour me dire  oh, quel foutu été !

A suivre

 

-Achiquer : devenir moindre, diminuer en béarnais/gascon.
-Tataouiner: au Canada, hésiter, tergiverser.
-Abrier : cacher, dissimuler (utilisé dans l’OUEST de la France, au Canada, en Louisiane : abrier un scandale)
-Ours : était considéré par les Celtes comme le roi des animaux.
-‘subprime’ en trois temps :
-la contagion : pour récupérer les fonds engloutis dans les prêts immobiliers à risque américains (subprime), les banques du monde entier relèvent les taux de crédits, suppriment les offres promotionnelles , saisissent les biens des ménages insolvables aux US, serrent la ceinture aux entreprises. Résultat : la consommation des ménages et les marchés de l’immobilier  s’effondrent  conjointement, d’abords aux US puis en Asie et ensuite en Europe et …les grandes entreprises vu la chute des achats et les restrictions sur les emprunts bloquent les investissements, réduisent la masse salariale … et peuvent aller jusqu’à délocaliser.  On ose imaginer par-dessus tout cela une flambée du pétrole, des attentas, un conflit, etc.
-la quarantaine : la crise se limite à l’immobilier et aux banques qui ont trop injecté d’argent dans les prêts hypothécaires à risque. Petit à petit ils vont se refaire une santé sur le dos des bénéficiaires des prêts à risques et la situation finira par être saine d’ici 2 à 5 ans !
-le rétablissement : les marchés corrigent eux-mêmes la tendance en éliminant les actifs les plus risqués  et en investissant massivement sur les valeurs d’entreprise et les fonds financiers considérés comme sains et durables !
-‘Sarco imperator’, de son vrai nom ‘sarcosuchus imperator’, un crocodile de 12 mètres de long et quatre mètres de large qui vivait dans la région de Gadoufaoua au Niger il y a 110 millions d’années est en cours de reconstitution grandeur nature à la ferme aux crocodiles à Pierrelatte dans la Drôme. Ce reptile  impressionnant aux dents longues (10 à 15 cm), court sur pattes et qui pesait près de 10 tonnes a été découvert par Philippe Taquet et France de Lapparent des paléontologues français du Muséum d’Histoire naturelle de Paris aux cours d’expéditions au Niger entre 1951 et 1959. Il a été baptisé sarco en 1959 et il attend des visiteurs du monde entier.
-Agit-prop : technique de diffusion des idées révolutionnaire sur le lieu de travail.

  Le Cyclone DEAN devient un OURAGAN