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fORAGE

 

 

usine lacq

 

 

Usine de Lacq

 

 

Souffre usine de Lacq

 

Trepan

UDL (Usine de Lacq) à 50 ans
1950 - 1959


1950

Après la découverte du gisement d’huile de Lacq supérieur, la S.N.PA. décide de consacrer LACQ 3 à l’exploration les niveaux sous-jacents du gisement de pétrole pour rechercher s’ils ne contenaient pas une autre accumulation d’hydrocarbures. Le forage Lacq 3 est entrepris


1951

Après 5 heures de discussion entre M.Cauchois, directeur technique, M. Chappelet, un ancien de la Roumanie, directeur des forages, et le Président Blanchard aux Allées de Morlâas, il est décidé de tuber le puits. L’opération terminée, le forage reprend et 19 décembre 1951, la sonde atteint -3.550 m et,  il se produit une violente éruption de gaz.

Sur la sonde, Constantin Schinkel était maître sondeur de Lacq3. Avec lui se trouvait l’ingénieur Ramette : « On se connaissait bien, Ramette et moi, raconte Schinkel …je ne sais pas pourquoi, je sentais ce jour-là dans mes nerfs que ça n’allait pas comme il fallait. Pendant le forage, j’avais remarqué des bouchons de gaz qui montaient. C’était le 17 décembre, le 18, on fait un carottage avec une fraise au diamant ; c’était Buchères, un autre maître sondeur qui était venus le faire. Il était midi, j’allais partir manger, mais je suis resté. Pourquoi tu restes me demande-t-il ? Je sens que ça va aller mal. Je crois même que nous allons avoir une éruption. Alors il m’a dit( : je reste aussi. J’étais au frein et Buchères sur les bassins à boues . Soudain je lis sur le manomètre : pression 100kg, 150kg, 180kg en surface. Je remonte la tige carrée, je ferme le puits et j’épaissis la boue ; puis je téléphone partout pour annoncer qu’il y a du gaz. On prévient Cauchois, Féger, Bouche, Chappelet. La pression est à 200kg en surface. Je me suis dit ‘ça a chauffer et sec !’. Schinkel doit injecter une boue plus lourde le 19 à 6heures, aussi, le soir du 19, le brave Schinkel dort sur place, sur un lit de camp à côté de la sonde. Pendant la nuit, la pression monte à 330 kg. Schinkel se réveille un peu avant l’heure, il va voir le manomètre et à cet instant, le train de tiges se rompt. Le gaz fuse librement à 35 mètres au dessus du sol. Le débit est effrayant, 150.000 m3/jour. On se doute à son odeur d’œufs pourris qu’il doit être nocif. Il suffirait d’une étincelle pour l’enflammer et tout peut produire une étincelle ! Schinkel se porte volontaire pour attacher la tête du tube, la grande échelle des pompiers de Pau arrive, il y monte, son masque lui colle au visage, il s’essouffle, d’un geste instinctif, il passe le doigt entre sa joue et la membrane de caoutchouc pour se donner un peu d’air. Il respire une bouffée d’hydrogène sulfuré et perd aussitôt connaissance. Il tombe mais reste suspendu au bout du câble de sécurité passant par le sommet de l’échelle , un peu comme une grenouille au bout du fil. Ramette se précipite pour le dégager, mais au bout de quelques secondes Shinkel revient à lui. Etc….

Pour juguler cette éruption il faudra Myron Kinley. Le Président Blanchard est étonné en rencontrant ce personnage : ‘ je ne m’attendais pas du tout à voir un homme de cette sorte : Il était hirsute, pas rasé, sans cravate et portait un veston fripé. Il ressemblait beaucoup plus à un vagabond qu’à un spécialiste du pétrole. Imaginez un grand gaillard au visage balafré, traînant une jambe raide … en un mot, le genre de personnage qu’on n’aime pas rencontrer au coin d’un bois ! Je lui expliquait en gros notre problème et ce n’était pas facile car il ne parlait pas le français et son anglais était, en réalité, du texan : un dialecte assez incompréhensible !’

Cette éruption violente marque la découverte de Lacq profond à -3.550 mètres, dans un anticlinal de 15 km de long, 9 km de large et de 3.200 mètres de sommet, un gisement de gaz dont les réserves sont estimées à 280 milliards de mètres cubes, dont 200 milliard est récupérable est découvert ( c’est ce que l’on trouve dans les brochures de la maison vers 1960 ). La pression est très forte, 670 bars au fond dans la formation productrice, la température élevée 140°C et le brut extrêmement corrosif car il contient 15% d’hydrogène sulfuré ( H2S) et 10% d’anhydride carbonique ( CO2). Ces deux produits sont faiblement acides, mais le gaz brut de Lacq est humide, il contient de la vapeur d’eau et à son contact, ces deux produits exercent sur l’acier, une forte ‘corrosion fissurante » qui provoque une fragilisation très rapide des tubes en acier, couramment employés par les foreurs, et qui deviennent cassants. C’est ce qui s’est passé à Lacq 3; les tubes de forages fragilisés, se sont rompus sous la pression et il fut impossible d’injecter de la boue  pour contrebalancer la pression du gaz, comme on le fait toujours. Le gaz mortel sort sous pression à l’air libre ! La circulation fut interdite sur les routes et voies ferrées (au début, les trains prenaient de l’élan et passaient motrice coupée !), la Préfecture prescrivit l’extinction de tous les feux.

Cet événement qui à l’époque défraya la chronique, provoqua de sérieuses angoisses jusqu’au moment où le « pompier volant », Myron Kinley, réussit à maîtriser le puits après 53 jours d’efforts. En débitant une dizaine de millions de m3 pendant la durée de son instrumentation, Lacq 3 laissait supposer l’existence d’une réserve importante de gaz.

En partant, il déclara, «  refermez tout, remettez de l’herbe et des vaches ! ».

« Jean Lartéguy est retourné sur place avec Constantin Schinkel. Ce dernier a eu du mal à retrouver l’emplacement de Lacq3, situé derrière l’Usine dont on aperçoit toute proche une torche gigantesque coiffée de sa flamme orangée, ce n’est plus qu’un petit rectangle de terrain recouvert de planches pourries par l’humidité. A dix mètres de là, le puits LA59 avec sa pompe à balancier continue à tirer le pétrole du gisement de Lacq Supérieur ».

Le délicat de la chose c’est que Lacq 3 ne permet pas de dire si le forage est tombé sur une lentille de gaz ou sur un gisement ? Aussi les puits LA101 et LA102 furent forés à proximité de Lacq 3 en utilisant des tubings d’origine étrangère, conçus  et utilisés pour l’exploitation de gaz sulfureux. Mais les essais durent être rapidement arrêtés car le revêtement intérieur en matière plastique ne résistait à l’alcalinité des boues chauffées au contact du gaz (forte densité des boues de 2,30 pour empêcher le contact du gaz avec l’acier extérieur, mais le plastique s’écaille avec des boues chauffées à 140°C).
A l’époque, pour mettre « Lacq profond » en exploitation, la SNPA a dû résoudre des problèmes techniques particulièrement ardus. Il a fallu adapter les méthodes de forage et les équipements usuels aux conditions difficiles de ce gisement. Et oui, pour l’époque, il est situé à une très grande profondeur ; le puits Lacq 116 est à 5.204 mètres, la pression est très forte et la température élevée !

.Heureusement l’entêtement du Président Blanchard et l’ingéniosité des sidérurgistes français pour mettre au point des aciers capables de résister à l’action corrosive de ce gaz et permettre ainsi l’exploitation du gisement.

Caractéristiques du Gisement de Lacq comparées à celles de quelques autres gisements de Gaz naturel

Caractéristiques

Lacq
France

Saint-Marcet
France

Pinker-Creek Canada

Cortemaggiore
Italie

Elk-Basin
Wyoming  E-U

Profondeur minima

3.300 m

1.600 m

3.500 m

1.800 m

1.500 m

Pression de fond

670 kg/cm2

135 kg/cm2

350 kg/cm2

177 kg/cm2

105 kg/cm2

Température de fond

140°

65°

88°

47°5

50°

Teneur en H2S

15.2%

0%

10%

0%

18.5%

Teneur en CO2

9.6%

0%

4.50%

0%

6%

Méthane+Ethane

72.5%

93.4%

78.5%

94.3%

57.2%

Hydrocarbures condensables

65 g/m3

100 g/m3

 

115 g/m3

420 g/m3

 

Un ancien ouvrier témoigne : 
« Lacq 1 sera transporté sans démontage sur 500m (cela se fait en Amérique) et à cette époque, les fosses destinées à recevoir les boues de forage étaient creusées à la pelle et à la piocher, la terre était transportée à la brouette. Il n’y avait pas de grues pour transporter le matériel, celui-ci était déplacé avec l’aide d’un cric et à la main, l’outillage pour les forages était récupéré d’un puits pour aller sur un autre ».

192

1952

Deux nouveaux forages sont entrepris au nord et au sud, LACQ 101 et Lacq 102 pour ‘cerner’ le gisement.

1953

Le 10 octobre 1953, le forage LA102 est arrêté à la cote 4.076 mètres. A cette époque, les américains propose une solution au problème de corrosion dans les puits à gaz acide par utilisation de tubes protégés intérieurement par un recouvrement de matière plastique et les foreurs utilisent un train de ‘tubing’ ainsi traités venant des Etats-Unis ainsi que les éléments d’une tête de production.
Les essais de production commencés le 1er novembre sont prématurément interrompus au bout d’une semaine car le revêtement des tubes n’a pas résisté à la corrosion par des températures de 120°C.
La SNPA surseoit aux essais de production jusqu’à l’obtention de tubes résistant à la corrosion et possédant un filetage étanche, toutefois les forages continuent avec LA 103 et 104 pour délimiter le gisement autour de LA3.

1954

Le 4 février,  le forage LA104 rencontre la couche gazière à la cote 3.355 mètres. DE même LA103 trouve la couche et il est décidé de forer LA105 et LA 106.
La C.F.P. devient TOTAL le 14 juillet 1954.
Le 4 novembre, fusion d’ANTAR - SAEP avec la Société des Raffineries Françaises de Pétrole de l’Atlantique pour former ANTAR-Pétroles de l’Atlantique et ANTAR - SAEP devient, le 23 décembre, SOCANTAR.

1955

C’est à partir de cette date seulement _soit 3 ans et demi  après la découverte de LA3_que l’exploitation du gisement de gisement de Lacq sort du domaine de l’espérance pour pénétrer dans celui de l’entreprise industrielle.

Les essais du gaz sur les aciers donnent de bons résultats sur les puits 102 et 104 et, à la fin de l’année, c’est le début de la construction de l’Usine de Lacq.
Et cet acier, sans lequel Lacq n’aurait été qu’un rêve ? Dés le départ, la S.N.P.A , avec les conseils du Laboratoire de Physique des Métaux de l’Ecole Centrale, participa à l’étude et à la fabrication d’un acier résistant à la «  corrosion fragilisante ».
Ce problème fut résolu d’abord par les Aciéries de Pompey, ensuite par les Ateliers et Forges de la Loire, par la Société Schneider et par la Société Lorraine-Escaut qui proposèrent à la S.N.P.A. des nuances d’aciers susceptibles d’être utilisés à Lacq. Les premiers aciers livrés à Lacq furent des tubings réalisés sur l’acier de Pompey par la Société Vallourec. Je vous en passe car la corrosion fragilisante ne fut pas le seul problème rencontrés par nos valeureux pionniers de Lacq ! Pour maîtriser cette véritables force de la nature qu’est le Gaz Brut de Lacq, il a été nécessaire de munir les tubings de filetages capables d’empêcher les fuites malgré la pression exceptionnellement élevée, et d’équiper la gueule des puits avec des vannes pour hautes pressions fabriquées avec un acier incorrodable permettant de régler le débit de gaz brut à envoyer vers l’usine, il a fallu aussi protéger extérieurement les casings qui à Lacq, peuvent subir des corrosions électrolytiques ( présence de courants vagabonds à cause de la ligne électrique proche – alimentation de la voie SNCF-) , chimiques et bactériennes ! Etc … Il fallait avoir le moral pour continuer !

In fine, l’Usine de Lacq (UDL) a pu démarrer qu’après que les tubes acier 18/8 furent mis au point par la société Vallourec pour supporter les gaz soufrés, chauds et sous forte pression su gisement de Lacq (acier 18/8 : 18%de nickel, 8% de chrome. Le nom de baptême de cet acier est APS 4M10. Aujourd’hui, on retrouve cet alliage dans les casseroles acier-inox des ménagéres !

 

Le gaz de Lacq épuré, qui est du méthane presque pur, a un pouvoir calorifique double de celui du gaz de houille. C’est un excellent combustible industriel ( centrales électriques, cimenteries, métallurgie fine, …), il est aussi utilisé comme combustible domestique moyennant certaines modifications aux appareils d’utilisation. La production de gaz de Lacq épuré à partir de 1961 équivaudra  à 6 millions de tonnes de charbon ou à 4 millions de tonnes de fuel lourd. En équivalent thermique, cette production représente deux fois et demie la consommation française actuelle de gaz manufacturé. A partir de 1961, le gaz de Lacq permettra de réduire de 10% environ le déficit énergétique de la France Métropolitaine.
C’est aussi la création d’un véritable complexe avec la création de la Centrale électrique d’Artix ( avec ses 3 groupes générateurs de 125 méga watts chacun, EDF procède à Artix à une utilisation thermique du gaz naturel issu de Lacq. Les deux tiers du courant électrique ainsi produit permet notamment l’alimentation de l’usine Péchiney ), l’usine d’aluminium de Péchiney à Noguères ( Elle comprend essentiellement de grands halls de 700 mètres de long dans lesquels sont installées des cuves d’électrolyse, alimentées en électricité par la centrale d’Artix, et  qui permettent la fabrication de l’aluminium métallique par électrolyse de l’alumine fondue extraite elle-même de la bauxite. En 1980 la production de cette usine était de 90.00tonnes/an. ), et à Lannemezan où UGINE Kullman ajoutera à une usine existante une capacité de 23.000 tonnes par an. Grâce au gaz de Lacq, la production d’aluminium française va augmenter de 50%. Et, l’usine d’Aquitaine Chimie à Pardies qui utilise le gaz épuré de Lacq pour la fabrication de l’acétylène et de l’ammoniac, à partir de l’hydrogène produit par combustion catalytique du méthane. Ces produits clés seront ensuite transformés dans les usines du complexe en acétaldèhyde, chlorure de vinyle monomère, butanol, méthanol, nitrate d’ammonium, acide nitrique, urée, etc …).

1956

Le chantier de construction de l’Usine de Lacq  tournera à plein à partir de février.
C’est le début des travaux de construction de l’UDL. L’usine se situe dans la zone alluvionnaire du Gave de Pau, limitée au sud par le Gave, au nord par la voie ferrée de la ligne SNCF  Pau-Bayonne qui longe la nationale 117 de Pau à Orthez, à l’est par le village de Lacq (route départementale 31 Lacq-Abidos), à l’ouest par le village d’Arance. Le terrain sur lequel repose l’usine ne pose aucun problème sérieux de fondation, c’est un terrain alluvionnaire sensiblement homogène. Sous une mince couche de terre végétale, on trouve des alluvions du Gave puis le substratum argileux. Toutefois il a été procédé,  en septembre 1955, par la société SOLETANCHE,  à des sondages sur 5 points névralgiques. Les échantillons ont été ensuite confiés au Laboratoire MECASOL à Paris et à l’Institut de Recherche Hydrologiques de Nancy (nappe phréatique) ?
L’Usine occupe un périmètre de 213 hectares. ‘A l’endroit même où autrefois s’étendaient une mosaïque de petits champs bordés de haies où paissaient les bestiaux et où poussaient le maïs, une sorte de ville coupée de larges avenues dresse ses constructions étranges et violemment colorées’.

« Je ne suis pas allé à l’usine, c’est l’usine qui est venue à moi » se souvient Pierre Cazaubon Saint-Cricq alors modeste paysan. Après six mois dans le gaz, il vendra ses vaches  puis achètera un téléviseur et une Aronde Simca. Ses proches l’ont d’abord plaint , craignant une asphyxie prochaine. Détrônés au chapitre du savoir par « los moussus ingénieurs », les instituteurs du village ont joué les Cassandres. En 1961, une vive alerte a faillit leur donner raison, mais l’incident n’eut pas de lendemains fâcheux mais les écoles de Lacq à Lagor furent équiper de masques à gaz pour les enfants.
« Distribution de masques à Serres-Sainte-Marie. Le maire de Serres-Sainte-Marie, en présence d’un technicien de la Préfecture, a fait procéder à la distribution des masques à la population, par mesures préventives du fait de la pollution de l’atmosphère ».
(La République et Sud Ouest du 15/07/0960)
 Le Béarn vit à l’heure texane et il est des chasseurs pour comparer les derricks à de belles palombières ! (Eric Fottorino Le Monde)

Est-ce la Centrale utilités qui est sortie la première de terre ? Quoiqu’il en soit, les 2 premières chaudières , les deux plus petites ( 50t/heure de vapeur chacune), ont été installées lors de la construction de la 1ére tranche. Deux plus grosses (100t/h de vapeur chacune) seront installées plus tard, lorsque l’usine passera à 20 millions de gaz brut/jour.
  
Pour la SNPA, c’est aussi le début de la mise en place des services d’environnement, aussi, fin 1956, elle achète à Melle Videla e Rodriguez, le Château de Maslacq pour servir, tout au début de Lacq de dortoir, de cantine et de Centre de Formation pour le personnel de Lacq. Mais la croissance rapide des effectifs, la SNPA construira une cantine proche de l’usine et Maslacq sera dévolu à la Formation. En 1959, après avoir utilisé des locaux vides à Lagor et à Maslacq, le Service Formation occupa, dès 1959, ses propres locaux à l’intérieur de l’Usine, puis migra hors de l’enceinte de l’usine en 1966 pour s’installer dans des locaux tous neufs en 1984. Mais Maslacq continue et c’est en 1961 que naîtra la fameuse «  Université de Maslacq  » qui organisera, jusqu’en novembre 1986 pas moins de 20.000 stages avec repas servi sur place le midi ! Ce château du 17ème siècle, sujet d’un poème de Françis Jammes ( Le lourd château posé sur la plane prairie est vide …) sera vendu en janvier 1987 à la commune de Maslacq.

Pour les ouvriers et employés qui logeaient à Maslacq, arrêt du boulot, tous les jours, de 12h à 14h car Maslacq était aussi la cantine. Mais pas pour les Ingénieurs qui devaient se débrouiller par leurs propres moyens et pas question d’utiliser les autocars des ouvriers car ils n’avaient pas droit au transport (statut mineur )

1957

les travaux sur le terrain entrepris en 1956, aboutissent en avril 1957 à la mise en service d’une unité de traitement d’une capacité de 1.000.000 de m3/jour avec des prévisions de production :

  • 650.000 m3 de gaz épuré/jour,
  • 55.00 t de soufre par an
  • 7.000 t de propane et butane par an
  • 12.000 t d’essence par an. A propos des essences, lorsque je suis arrivé au laboratoire de contrôle des productions, j’ai du aller chercher les résultats de la coulée ‘xx’ au moteur CFR. J’ai mis quelques temps à découvrir ce que cachait ce sigle.

Moteur C.F.R = moteur employé pour déterminer l’indice d’octane des essences et qui tire son nom des initiales de son fabricant « Coopérative Fuel Research ». L’indice d’octane est déterminé comparativement à des mélanges d’iso-octane et d’heptane normal.

Mise en exploitation du Gisement de Lacq par la mise en service des installations de la 1ére tranche de l’Usine de Lacq en avril.
La capacité de traitement était alors de d’un million de mètres cubes de gaz brut jour, elle n’a cessée d’augmenter la capacité traitée,

Date

Production

Installations

août 1958

3 millions de m3 / jour

2ème tranche

août 1959

5 millions de m3 / jour

2ème semestre 1959

10 millions de m3 / jour

3ème tranche

fin de l’année 1960

20 millions de m3 / jour

4 et 5ème tranches

 

Et, jusqu’à 33 millions de mètres cubes jour en 1982 puis, elle diminue et se stabilise en mai 1985 à 22.5 millions de m3/jour pour n’être plus que de 5 millions de m3 : jour en 2003.
Pour atteindre ces volumes de traitement, 35 puits ont été forés jusqu’en 1960 (13 puits en 1957, 9 puits en 1958, 12 puits en 1959).

 

Comment distribuer ce gaz épuré ou commercial ?
Le transport de tous les gaz combustibles a été nationalisé par la loi du 8 avril 1946 portant nationalisation du gaz et de l’électricité et la gestion des transports confiés à l’établissement public  national « gaz de France ». toutefois , en ce qui concerne le gaz naturel, la loi du 2 août 1949, dit loi Armengaud, a exclu de la nationalisation le transport de gaz naturel jusqu’au compteur d’entrée de l’établissement de distribution. Alors, sous quel régime vont être exploités ces transports de gaz par canalisations ?
Après bien des discussions, un accord approuvé par la tutelle est intervenu pour le Sud Ouest entre G.D.F et les producteurs de gaz naturel. Les modalités ont été commandées par une situation de fait, l’existence du gisement de gaz naturel de Saint-Marcet et le réseau de transport de gaz construit et exploité par la R.A.P ( Régie Autonome des Pétroles). L’accord de novembre 1955 est quadripartite entre S.N.P.A, G.D.F, R.A.P et S.N.G.S.O. De plus, au terme de cet accord, SNPA et CDF créent, à parts égales, une filiale,  pour  transporter et vendre le gaz de Lacq en dehors du sud-ouest, c’est C.F.M ou Compagnie Française du Méthane. Toutefois, dans la région parisienne c’est GDF qui commercialise.
.
1-Le transport : Le méthane (gaz commercial) est dirigé soit :
-sur la station de comptage de la SN.GSO,
-soit dans le stockage souterrain de Lussagnet qui permet la distribution à la CFM.
Dans le Sud-ouest ; le Gaz commercial de Lacq est transporté pour partie au moyen d’un réseau construit antérieurement par la R.A.P pour le gisement de Saint- Marcet et pour partie à partir de nouvelles canalisations construites spécialement en 1957. Les régions situées au nord de la Garonne seront alimentées par un autre réseaux de canalisations, une artère principale de 600 mm de diamètre part de Lussagnet pour aboutir à Châteauroux et qui dessert avec des bretelles appropriées Nantes en 1958, Saint-Benoît-du-Sault et Lyon en 1959 et Paris au début de 1960. A noter que le feeder de 110 km et 200mm qui amène le gaz de Lacq de Nantes à Rennes a atteint la capitale bretonne en 1963 et que le raccordement des deux villes s’est effectué à la cadence de 1,3km par jour.(AFP 20/06/63 Bull UCSIP du 21/06/63)

2-La commercialisation : Le gaz de Lacq est commercialisé par l’intermédiaire de deux filiales :
-la Société Nationale des Gaz du Sud-Ouest ( S.N.G.S.O.) filiale commune de la SNPA ( 35%), de Gaz de France ( 30%), de la RAP ( 35%) qui est chargée de la distribution du gaz épuré dans le Sud Ouest et,
-la  Compagnie Française du Méthane ( CeFeM ) filiale à 50% de la SNPA et 50% de Gaz de France.

3-Les consommations : 
L’objectif affiché par le Ministre des Finances et des Affaires Economiques  est que l’usine atteigne le niveau de 20 millions de m3/jour de gaz brut à la fin 1960 parceque les développements industriels vont consommer notre énergie :
-d’abord en interne, la consommation de Lacq passe de 1,6 millions de m3/jour en 1958 à 2 million en 1962,
-ensuite parce qu’il y a 2 projets importants qui vont utiliser le gaz de Lacq :

  • avec EDF, la Centrale électrique EDF d’Artix chargée d’alimenter l’usine d’aluminium de Péchiney. Cette centrale comportera fin 1961, 3 groupes qui consomment chacun 0,75 millions de m3/jour et la centrale EDF de Bordeaux qui début 1960 consommera 350.000 m3/jour,
  • avec la création d’un complexe chimique à Lacq destiné à produire de l’acétylène, du méthanol et de l’ammoniac. Cette usine qui doit démarrer au 2éme semestre 1960 doit consommer 1 million de m3/jour.

Cela devrait amener pour le seul sud-ouest une consommation de 5,2 millions de m3/jour en 1961.    
Et, grâce au gaz de Lacq, à la suite d’EDF et de Péchiney, des industries diverses ont donné le jour au Complexe Industriel Chimique de Lacq-Pardies avec Azolacq, Méthanolacq, l’Unité de Melle et Aquitaine Chimie (S.P.C.A) pour la production de méthanol, butanol, acétylène, ammoniac, acétaldéhyde, chlorure de vinyle, hydrogène, oxygène, acide nitrique, engrais azotés, etc.

4-Le stockage souterrain de LUSSAGNET: 
Situé à 70 km au nord de Lacq  et à 15 km seulement du gazoduc Lacq-Langon, le site, étudié depuis 1957 –cinq puits de reconnaissance structurale sont effectués-, reçoit son agrément en 1958 et sera aménagé en 1959/1960 avec 22 puits d’exploitation et 12 puits de d’observation et de reconnaissance de la structure. En 1960, la capacité des installation était de 4 millions de m3/jour à l’injection et de 5 millions de m3/jour au soutirage. La profondeur du réservoir est de 600m environ correspondant parfaitement à la pression d’utilisation du gazoduc (60kg/cm2). Le volume en stock au 1er janvier 1960 était de 400 millions de m3. En 1981, le stockage d’IZAUTE sera mis en service par Gaz de France et sera opéré par Elf à partir des installations de Lussagnet.

Quant au butane et au propane, ils sont soit expédiés par wagons ou par camions–citernes , soit conditionnés au centre d’enfûtage SOBEGAL, situé près de la porte Est de l’usine.
Construite en 1958, la Société Béarnaise des Gaz du Sud Ouest enfûte des gaz liquéfiés dans des bouteilles  de 13 à 35 kg et livre ‘le petit vrac’ aux industriels locaux et aux clients Elf Antargaz, Butagaz, Primagaz et Totalgaz.  En 1962, durant le mois de mai, le Centre conditionnera 2.500t de butane et 535 t de propane.

Comment loger tous ces gens qui travaillent à l’Usine de Lacq et dans le complexe ?

1958

 

 

L’Usine de Lacq, durant le mois de décembre,

  • a reçu 105.947.000m3 de gaz brut,
  • a produit 68.356.000m3 de gaz épuré, 20.602 Tonnes de Soufre, 3.949 t d’essence brute, 1.030 t de Butane, 955 t de propane et 300 t de résidu et condensat,
  • a expédié 20.145 t de soufre, 2.972 t d’essence, 76 t de supercarburant, 970 t de butane, 1.032 t de propane et 291 t de résidu,
  • a eu une activité ferroviaire de 1.306 wagons entrés et 1.2046 wagons sortis,
  • a procédé aux essais de production sur l’unité de dégazolinage de 2éme tranche,
  • a vu, sa production de vapeur  assurée pendant 18 jours par la  chaudière 1, 15 jours par la n°2 et 22 jours par la n°3,
  • a procédé au réglage des circuits d’huile et des soupapes HP et BP le 4 décembre, les essais du premier turbo alternateur ont été entrepris. Le poste de 5.500V du château d’eau est  mis en service à la place du poste provisoire.
  • a procédé au montage de la 1er unité de lavage à l’eau de la 2éme tranche se termine et pourra démarrer début 1959,
  • au 31 décembre, l’effectif de l’usine est de 791 agents auxquels la société envoie un questionnaire pour savoir entre autre  quelle est l’humeur du personnel ?
    Y a-t-il un sentiment d’injustice concernant l’avancement, l’insécurité au travail (27% oui et 73% non), le logement, le transport, la formation, la généralisation de la cantine à midi (62% oui, 38 non) ?

Sur 718 questionnaires envoyés, 404 ont été retournés et l’on découvre :

Humeur du personnel

Toujours excellente

24%

Excellente la plupart du temps

20%

Quelquefois excellente

55%

Jamais excellente

1%

                                                   

Vous souvenez-vous  que la paie d’un agent tenait compte bien sûr d’une rémunération de base déterminée par le temps de travail  (48 heures) et le taux horaire de sa catégorie mais aussi, de l’ancienneté, des conditions de travail (prime de quart, indemnité de chantier, prime H2S, prime de sécurité, majorations pour travail du dimanche, d’un jour férié ou de nuit, prime d’astreinte, prime de dérangement, indemnité de casse-croûte, indemnité de panier, indemnité de repas hors cantine), du lieu de travail (si distant de plus de 4km, perception d’indemnité de transport), de la situation de famille. Tout est simple, sauf pour les ouvriers qui, payés à l’heure, perçoivent un salaire correspondant aux heures effectuées dans le mois et c’est là qu’interviennent le mois minier et la semaine minière. Pour faire simple, le mois minier ne correspond pas au mois civil, et s’étend du 24 au 23 inclus du mois suivant. Les salaires versés au 31 mai par exemple rémunéreront le travail effectué du 24 avril au 23 mai inclus.
Le mois minier est divisé en 4 semaines minières dont la première est de durée variable puisqu’elle peut comporter de 5 à 8 jours. En effet, cette 1ére semaine commence le 24 et se termine à la fin du mois , soit le 30 ou le 31, ou encore le 28 ou le 29 en février. Pour les autres semaines c’est plus simple, la 2éme court du 1 au 7, la 3éme court du 8 au 15et la 4éme court du 14 au 23. Alors comment calculer les heures à majorer puisque sans rapport avec la semaine civile, la semaine minière pouvant être de 8 jours et comporter 2 dimanches ?
C’est tout simple, il suffit de déterminer le nombre de jours ouvrables, le samedi étant considéré comme tel , contenus dans la semaine minière considérée. L’horaire pratiqué étant de 48 heures par semaine calendaire de 6 jours, cela donne 40 heures normales et 8 heures majorées de 25%. Etc. je vous laisse imaginer les discussions dans les couloirs ad-hoc !

Premières découvertes dans le Bassin-Parisien à Châteaurenard et Chailly Chartrettes.

Mis en production en 1956, le gisement de gaz naturel de Lacq dans les Pyrénées –Atlantiques, fournit, outre du méthane, des quantités appréciables de sous-produits tels de l’éthane, du propane et due butane. La commercialisation de ces deux derniers gaz a entraîné la construction d’un centre de conditionnement à Lacq et la création en 1958 de la S.A.R.L. SOBEGAL ( Société Béarnaise de Gaz Liquéfiés ), filiale de la SNPA. Elle se développera en construisant des centres de conditionnement à Nérac prés d’Agen en 1965 et à Calmont près de Rodez en 1972. Lors de la fusion SNPA-Elf R.E en 1976, SOBEGAL devient filiale de SNEA et en 1978, elle se transforme en SOBEGAL S.A, filiale de SNEA ( 72%) et de Shell-Butagaz ( 28%) qui amène dans la corbeille le centre de Domène, en Isère.
En ce qui concerne l’éthane, 3% dans le gaz, il est envisagé d’en craquer une partie pour fabriquer de l’éthylène qui permet d’obtenir diverses matières plastiques ainsi que de l’alcool éthylique. L’essence séparée du gaz brut de Lacq  possède un indice d’octane élevé dû à une forte teneur en hydrocarbures aromatiques , qui en fait un super carburant et enfin le Soufre qui fera de la France, un des principaux pays producteurs dans le monde avec un soufre presque chimiquement pur à la sortie des installations de production.

L’année semble être une année charnière, en tout cas, une année de bilan pour les foreurs :

Activité de Forage de la SNPA depuis sa création.

Années

Appareils lourds

Appareils moyens et légers

Nombre total de mètres forés

 

Nombre de mètres forés

 

1942

987

0

987

1943

212

0

212

1944

1.768

164

1.932

1945

2.586

823

2.409

1946

3.593

2.267

5.860

1947

9.634

3.213

12.847

1948

6.855

1.399

8.254

1949

10.810

6.023

16.833

1950

14.001

5.530

19.531

1951

8.547

23.440

31.897

1952

13.760

20.282

34.042

1953

10.302

8.889

19.191

1954

16.135

5.774

21.909

1955

24.968

14.474

39.442

1956

34.673

33.573

68.246

1957

49.643

30.998

80.641

1958

72.080

31.618

103.298

 

1959.- au 15 janvier, 1 milliard de m3 de gaz ont été extraits du gisement, tant pour les essais de production des puits que pour la fourniture de l’usine de traitement,
-en  1ére tanche : cette unité 1 fonctionne normalement,
-en 2éme tranche -le montage de la 1er unité de lavage à l’eau de la 2éme tranche est terminé et le montage de la deuxième unité de lavage est en cours, en début d’année un petit souci au niveau du fonctionnement de la désulfuration à la MEA, les sécheurs de l’unité dégazolinage et une partie des réseaux des condensats et encore avec une unité de lavage à l’eau et le dééthaniseur de l’unité de dégazolinage qui a encore une marche délicate, mais la production à suivi son cours,

- en 3éme tranche, travaux d’extension en cours mais  retard de livraison  d’une turbine  qui retarde l’unité de désulfuration et on attend encore des échangeurs en acier au nickel, mais finalement la 3émetranche et les Unités communes sont mise en route et notamment le 12 mai pour le lavage des fuel gas 1ére, 2éme et 3éme ; le 18 pour le séparateur de gaz brut et l’unité de désulfuration n°5 ; le 20 avec le lavage des condensats 3éme tranche ; le 27 avec le lavage des condensats de 1ére et 2éme tranche, l’unité de lavage à l’eau n°3 démarre en octobre,

-en 4éme tranche, les premiers travaux démarrent en mars  sur l’unité de désulfuration aux amines  et les fondations de la cheminée à soufre sont achevés,
-les études et achat de matériel pour Ethylène 2 et 4éme tranche se poursuivent,

-démarrage le 1er mars du Topping pour traiter le pétrole brut. Le pétrole brut extrait du gisement supérieur de Lacq était jusqu’alors expédié pour traitement aux raffineries de la Shell à Pauillac et la C.F.R à La Méde. Au début de cette année, le traitement d’une partie de ce pétrole brut étant traité à l’usine, les expéditions de pétrole brut ont diminuées mais le produit est toujours stocké au ‘Parc de stockage du fuel de l’UDL’ et expédiée par la Rampe de chargement du pétrole brut de Lacq (PCR). Le traitement permet d’obtenir du fuel qui est directement distribué dans le sud-ouest et une essence qui est mélangée à celle extraite du gaz naturel.
-mise en service anticipée d’une unité Foster-Wheeler et d’une usine à soufre ainsi que des liaisons correspondantes et de la partie vapeur de l’unité 3.800.

-aux Unités Est, l’unité d’H2S liquide, démarrée en février, a produit environ 1 t et les réglages se poursuivent sur l’unité de Méthyl-mercaptan qui reçoit du gaz acide depuis mars,

-quelques soucis du côté du matériel de chargement soufre  et notamment du côté de l’écaillage soufre par contre, l’installation de chargement soufre sur wagons-trémies pour l’expédition de soufre solide sur l’installation portuaire de Bayonne-Blancpignon est achevé.
-les épurateurs des eaux sont en cours d’achèvement, les eaux sont canalisées vers des dispositifs de clarification les ‘Bassins séparateurs » ou « Epurateurs des eaux » où la séparation successive des hydrocarbures et des boues est effectuée. Les hydrocarbures récupérés sont renvoyés vers les unités de fabrication, les boues séchées et l’eau claire rejetée au Gave de Pau.

 

-achèvement des bâtiments sociaux et celui des pompiers est bien avancé. Nos pompiers qui ont fait l’admiration de leurs collègues du Centre d’essais en commun du Pool de Sécurité des Raffinages  Français basé à Notre Dame de Gravenchon en faisant la démonstration la lance à incendie HUG-JET (création Régiment des Sapeurs-Pompiers) en éteignant en une fraction de seconde une tonne de cut-back en feu sans faire déborder le produit,

-c’est le lancement de la « Boite aux idées : Les Bonnes Idées paient …cultivez les et si vos idées ont de l’intérêt, si elles sont retenues, elles seront récompensées ! » … pour son idée, M. Z a touché une prime de 20.000 francs, M ; D aussi et M ; A seulement 5.000.

-c’est la création de la station service de Lacq pour distribuer les carburants de Lacq selon le vœux de M.Fouchier, Directeur Fabrication Ventes. Le toit si particulier faisant penser à une cornette de religieuse fut dénommé ‘chapeau de nonne’. Plusieurs autres stations furent créées (avec un autre toit), par exemple à Saint Geours de Marenne.

 

-les effectifs, sont de 1.185 agents fin décembre. Faisons un point sur leur ancienneté S.N.P.A.

 

Date d’embauche

Nombre d’agents

1945

1

1949

5

1950

10

1951

3

1952

4

1953

1

1954

11

1955

19

1956

76

1957

307

1958

423

1959

325

 

La S.N.P.A. voit ses efforts récompensés au Sahara où El Gassi 1 rencontre une accumulation de pétrole vers 3200 mètres.
Début de l’année, le stockage de Lussagnet ( à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de Lacq) est opérationnel, sa capacité utile est de 500 millions de m3 cavité située à 500 mètres de profondeur. En 1959, la capacité d’injection dans le réservoir était de 1,5 millions de m3/j et la capacité de soutirage de 1 million de m3/j. Le stockage de Lussagnet est relié à l’Usine de Lacq par une conduite de 600 mm de diamètre.

 

Arrivée à Mourenx Ville-Nouvelle des premiers rapatriés du Maroc et de Tunisie.

Et, la Défense avance !
Cela n’a rien à voir avec l’Usine de Lacq, mais le contexte rappelle curieusement ce qui s’est passé à Lacq ! Alors voici : les négociations pour acheter des terrains continuent et notamment sur Nanterre ou les terrains vagues étaient occupés par des 7.000 sans abris qui logeaient dans des caisses en bois cubiques de 2 mètres de côté, rapportées, on ne sait comment de la cité américaine de l’OTAN de Saint-Germain. Le négociateur de l’EPAD, Monsieur Vincent, a du négocier un à un l’achat des 415 hectares de terrain et parfois avec des surprises cocasses : «  Vous ne signez pas ? Pourtant vous étiez d’accord sur le prix de vente et pour le relogement de votre famille ! Pour ma famille, oui, ça va. Mais pour mes vaches qu’est-ce qu’on fait ? … Monsieur Vincent venait de découvrir qu’ici, au Rond-Point de la Défense, en 1959, au pied du CNIT, huit vaches vivaient dans une étable au fond d’une cour. Chaque matin cet homme les trayait pour fournir du lait frais à ses clients. Il est vrai que sa crémerie s’appelait «  La Ferme du Rond-Point ». Mais d’ici à imaginer cela …

Il paraît, que certains visiteurs de l’époque pensaient que l’usine se servait de l’eau de Lourdes ? Pourquoi donc ? Simplement  parcequ’une deuxième utilisation possible de l’H2S du gaz de Lacq est son emploi comme fluide intermédiaire dans la fabrication de l’eau lourde à partir des eaux naturelles du Gave de Pau. Cela n’existe pas à Lacq mais une petit pilote avait été construit dans l’usine pour mener à bien des études sur ce sujet  et cette installation appartenait à la société : Société d’étude pour l’Obtention du Deuterium (S.O.D) et voilà le mystère expliqué !

 

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