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Pourquoi ce numéro
« Spécial 70 ans de Saint-Marcet ? »
Quand on s’intéresse à l’épopée industrielle de Lacq et surtout lorsqu’on y a travaillé, il est impossible d’ignorer Boussens.
Pourquoi ?
Parce qu’à une époque, pas très lointaine, du temps de D.E.P.F.
(Direction Exploration Production France d’Elf Aquitaine
Production - D.E.P.F. est devenue Elf Aquitaine Exploration Production France en 1996/1997), certains agents partageaient leur temps de travail entre l’usine de Lacq et l’établissement de Boussens car
quelques services étaient scindés en deux. Du moins tel était le cas du service informatique/bureautique auquel
j’appartenais. Le Responsable du service informatique, Etienne Legendre (Président du SICTAME) était basé à Boussens
et je le secondais à Lacq pour la partie bureautique (je n’étais pas encore Président du SICTAME !).
A cette époque, encore une fois pas très lointaine, l’autoroute s’arrêtait à Lannemezan : le tronçon ‘’Capvern, Pinas’’ a été
ouvert en 1991 et le tronçon ’’Pinas, Lestelle de Saint-Martory, Martres-Tolosane’’ en 1996.
Donc, pour éviter la densité du trafic routier dans ces charmants villages (Labarthe, Valentine, Estancarbon,
Beauchalot, etc.) qui bordent la nationale et qui n’ont pas été bâtis pour supporter autant de roulage, j’avais coutume de
passer par Boulogne, Aurignac, pour rejoindre Boussens.
Ce faisant, passant dans le canton d’Aurignac où sont situés les villages de Saint-Marcet, Latoue, Aulon, Peyrouzet,
Proupiary, j’aimais ces noms mais j’ignorais tout de l’histoire de ceux-ci sauf pour Saint-Marcet qui gazait encore !
Arrivé à Boussens, mes collègues commingeois n’avaient de cesse de me raconter l’histoire :
- de l ’établissement (le service était logé dans le grand bâtiment appelé ’’les grands bureaux’’) et,
- de cette grande société qu’était la R.A.P. et qui passait (même encore aujourd’hui) pour la bienfaitrice de la région.
Plus tard, Etienne Legendre et surtout Sylvie Gibergues (la ’’locale de l’étape’’, une amie, vraie égérie du SICTAME) m’ont
instruit, au moment du casse-croûte dans les auberges, d’une partie de l’histoire pétrolière (surtout gazière) de ce coin du
Comminges.
Et il a fallu attendre 2007 pour que les esprits, ou les consciences, se réveillent et que l’un d’entre eux s’étonne de ce que
rien, dans la région, ne rappelle son passé pétrolier. Total ayant décidé de pallier ce vide, j’ai eu l’opportunité de travailler
avec les équipes qui ont eu pour but de faire revivre tant soit peu ce passé glorieux.
Je m’y suis donc collé :
- parce que j’aime connaître le fonds des choses … dans le coin d’Occitanie qui m’a vu naître on dit vouloir savoir « la
racine de la raison » … (c’est plus joli en occitan, mais bon !),
- parce que j’ai été embauché à la S.N.P.A. née des entrailles de la R.A.P.,
- parce que les grands-parents du SICTAME étaient là,
- parce que les hommes n’ont pas beaucoup changé. Finalement, ces hommes durs à la tâche qui retournaient la terre
avec leur charrue, sont devenus ces hommes rudes à la tâche pour retourner et trouer la terre avec de drôles
d’engins,
- parce que l’aventure pacifique et économique de la R.A.P. dans le Comminges, est indissociable de l’aventure
guerrière sur cette terre car ces hommes qui ont trimé sur les chantiers ont, pour la plupart, combattu dans les
maquis. Il est vrai qu’avec ces synclinaux et ces anticlinaux, tout était réuni pour piéger les hydrocarbures et les
troupes d’occupation,
- parce que cela m’a donné l’occasion inespérée de rencontrer quelques acteurs qui, tantôt avec sérieux, tantôt avec
gouaille et souvent avec malice, m’ont fait vivre ces temps héroïques ! - parce que de vrais spécialistes se sont formés là, à la R.A.P. et à la FOREX et qu’ils ont contribué grandement à la
découverte et à la mise en exploitation de Lacq.
Hier, c’était la saga pétrolière, le ‘’far-west commingeois’’, aujourd’hui comme avant-hier, les cèpes poussent sur les
anciens terre-pleins supportant les derricks et les lapins gîtent dans les anciens bourbiers … la nature a repris tous ses
droits, plus rien ne rappelle l’épopée du pétrole … sauf une plaque commémorative érigée par T.E.P.F. devant la salle des
fêtes de Saint-Marcet !
Parce que les Anciens doivent revivre leur passé,
Parce que les Jeunes doivent connaître l’histoire,
Lisez, faites lire ce Cahier spécial du SICTAME.
Jean-Claude BREGAIL
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